HomeMy WebLinkAboutPaquette 01-11-05 ARBITRAGE D'UN GRIEF de CLASSIFICATION
ENTRE:
LE COLLI~GE BORI~AL
- I'employeur
-et-
SEFPO, section locale 672
- le syndicat
Grief de Jean Pacluette
Arbitre unique: Kathleen G. O'Neil
Repr~sentaient le syndicat: Nicole Caron-Jean - Porte parole syndical
Jean Paquette - Plaignant
Pierre Perrault - Repr~sentant syndical
Repr~sentaient I'employeur: Monique Lapalme-Arsenault - Directrice des
Ressources humaines
Lucie Eide - Directrice des Ressources
financibres
Danielle Talbot-Larivibre - Registraire
Audition ~ Sudbury, Ontario le 18 octobre 2001 - Processus accblbrb.
Sentence arbitrale
M. Jean Paquette travaille pour le CollSge en tant que commis aux approvisionnements
C, tranche salariale 5. Le syndicat a dbpos8 ce grief visant la reclassification de son
poste ~ celui d'Agent A - Service d'approvisionnements, tranche salariale 8.
Le diffbrend entre les parties inclut un d~saccord sur quelques termes du Formulaire de
description des t~ches (le FDT), ainsi que 8 facteurs du systSme de cotation de base,
qui seront traitbs I'un apres t'autre. J'ai examin~ tout ce que les parties m'ont soumis
chacun dans leur m~moire respectif et ~ I'audience, mais pour les fins de cette
sentence, je me limiterai aux points principaux.
1. Contenu du FDT
II faut commencer avec le contenu du FDT, parce que sans un contenu fixe du FDT, on
ne peut pas analyser le poste. Je ne traite ici que des points soulev~s dans le mbmoire
du syndicat, ~, I'onglet 8. Tout autre ~nonc~ du FDT restera tel que r~dig~ par le Coll~ge.
i. C1 Formation et competences techniques
Le syndicat avait demandb que I'exigence en matibre de formation de base soit chang~e
pour faire un prb-requis du diplOme collbgial, mais dans son m~moire il a accept8 le prS-
requis actuel, soit un diplOme d'~tudes secondaires, de sorte qu'il n'est pas n~cessaire
de rbviser le FDT. On discutera du type de formation supplbmentaire requise plus tard
dans cette dbcision.
ii. C5 Habilet¢s rnot#ces
Le syndicat demande qu'on ajoute aux exigences, sous le facteur d'habilet~s motdces,
au point 5.1, les blbments de rapiditb et de vitesse afin de reconnaftre le fait que le FDT
1
exige du titulaire qu'il traite << multiples dossiers en m~me temps }> et diverses demandes
en temps et lieu. L'employeur reconnaft qu'il faut prioriser le travail, mais n'a pas exigb
le facteur de vitesse, comme tel. Or, A I'audience, il semblait prSt A s'entendre que le
facteur de vitesse btait une exigence secondaire, mais ayant r8flrgchi sur I'importance de
la sbcuritb en milieu de travail o8 I'espace est limitb, il a maintenu que la vitesse n'est
pas requise pour ce poste. Le syndicat pretend que le facteur de vitesse est n~cessaire
pour accomplir toutes les exigences de poste et respecter les ~chSances souvent
serr~es.
Tout le monde btait d'accord pour dire que ce poste requiert I'exScution de diverses
taches, qui doivent ~tre coordonnSes de fa(;on A permettre au titulaire du poste de les
accomplir toutes. Bien sQr, cet aspect du travail fait que le titulaire n'aille pas toujours
lentement, mais A mon avis, selon la preuve, la vitesse comme tel ri'est pas le but. Le
but est d'etre efficace. Par exemple, le titulaire a bien expliqu~ que I'une de ses taches
est de conduire le chariot-(~lCvateur dans un endroit pentu et oQ I'espace libre est limitS.
II est bvident que M. Paquette a maftdsb la situation d'une facon exemplaire.
Cependant, la preuve m'a convaincue que cette tAche requiert de la prudence, plutOt
que la vitesse. Dans le cas aussi de I'exp~dition et de la livraison de marchandises et
de coils, c'est la fiabilitb du service et la protection des biens, plutOt que la vitesse
comme tel, qui est importante. C'~tait clair A I'audience qu'en cas de difficultb dans
I'accomplissement de toutes les tg~ches requises, I'employeur serait prat A discuter de
solutions possibles.
Par consbquence cette section du FDT ne sera pas chang~e.
2
iii. C. 7 Exigences sensorielles
II y avait un d~saccord au sujet des points 5.2 et 7.2, qui porte sur le temps que le
titulaire doit passer ~ conduire le chariot blbvateur. Cependant, le syndicat a acceptb
dans son mbmoire le chiffre'de 10% pour la conduite du chariot ~l~vateur. Donc, nul
besoin de changement.
iv. C9 Autonomie
,g, la description du facteur d'autonomie dans le FDT, le syndicat d~sire ajouter les mots
suivants au libellb actuel du point 9.2:
<< -et les pratiques de la profession. II doit adapter et modifier ses
pratiques afin de r~pondre aux besoins, urgences et probl6mes
Le FDT pr~voit d6jA que le titulaire respectera les politiques et proc6d~s n6cessaires, et
qu'il doit 8tre capable d'offdr des recommandations pour r6soudre des probl~mes ou
pour am61iorer refficacit6 de son travail (voit p. ex. les sections intitul6es, << la
cr6ativit6 >> et << le d~fi intellectuel )>, au point 3.1 du FDT - ComplexitS). II me semble,
selon la preuve, que <¢ les pratiques de la profession >> au Coll6ge doivent provenir des
politiques et proc6dures d6j~ en place, des am61iorations apport6es aux besoins et des
m6thodes utilis6s pour r6soudre des probl6mes. Je trouve les mots du FDT
ad6quats et qu'ils remplissent les objectifs des mots propos6s par le syndicat. Je ri'al
donc pas de raison suffisante d'exiger que le FDT comportent d'autres mots.
Les parties se sont entendues pour 61iminor la dcuxi6me phrase de la section 9.1, << Le
personnel se rencontre p6dodiquement >).
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2. Famille d'emplois ! Classe
Le syndicat veut que le poste en question soit reclassifi~ dans ia famille d'emplois
d'agent de soutien. De r~sumer leurs soumissions bri~vement, il est d'avis que la famille
d'emplois actuelle, de commis au× appro¥isionnements, ne d~crit pas suffisamment bien
la complexit6 et le niveau des activit~s exig~es dans le cadre du poste du titulaire. Par
contre, I'employeur juge que ia classification du poste dans la famille d'emplois actuelle
est correcte. II constate que M. Paquette est un excellent employ6 qui fournit un service
allant souvent au del~ de I'attendu, mais il souligne que le poste ne doit pas ~tre ~valu~
selon la personne titulaire du poste, mais selon les exigences de base du poste.
Je trouve I'attdbution actuelle de la famille d'emplois de commis aux
approvi$ionnements correcte. La d~finition de la famille d'emplois de commis aux
approvisionnements se lit comme suit:
Cette famille comprend des postes dont les titulaires accomplissent
diff~rentes taches relibes ~ la rbception, ~ I'inscription, ~ I'entreposage, ~
la manutention et ~ la distribution du materiel et des foumitures.
Ces mots-I~ d~cdvent bien les exigences de base du poste en question. La dbfinition de
la famille d'agent de soutien se lit comme suit:
Cette famille comprend des postes dont les titulaires accomplissent des
fonctions administratives fonctionnelles / axles sur des projets plutOt que
sur des taches particuli~res et participent ~ la conception, ~ I'animation et
~ la gestion de projets.
II y a quelques t~ches libes au poste en question qui font parfie des projets et, en
consbquence, qui correspondraient ~ I'aspect de ce libellb, c'est-;~-dire ~ axles sur des
projets ~ mais, en g~n~ral, le choix de I'autre famille d'emplois est plus e×actP. Les
fonctions pdncipales du poste ne sont pas du genre normalement qualifib
d'administratives. Selon les lignes directdces sur la classification, ~ la section II dM
Manuel d'bvaluation, ce sont les taches principales qui doivent ~tre d~terminantes. Je
cite le point 3, a la page 1:
Dans certain cas, les taches et responsablitbs d'un poste ne seront pas
n~cessairement couvertes par une dbfinJtJon de famil~e d'emplois unique.
II s'agit alors d'appliquer le << pdncipe de la th~orie de. ba~e >>. Autrement
dit, il faut se baser sur les taches principales du poste pour d~terminer la
famille d'emplois.
3. D~saccord concemant les facteurs d'~valuation
i. Facteur 1 - Formation / competences techniques
Les parties sont d'accord quant au niveau de base requis pour ce poste, soit le dipl6me
d'~tudes secondaires. E/les ne s'entendent toutefois pas au sujet de fa cotation des
cours supplementaires et de la duree minlmale al'un cours qui pourrait entrer e~ ligne de
compte dans I'6valuation du poste.
Le Collbge a attdbub un niveau 3, d6fini comme suit:
Connaissances n6cessaires normalement acquises par I'obtention du
diplbme d'~tudes secondaires, ou YbquivaJent. Les fonctions du poste
nbcessitent la capacitb de mettre en pratique des connaissances
pouss~es de la lecture, de I'~cdture et de I'arithm6tique.
Par contre, le syndicat r~clame le niveau 4 selon ce qui suit:
ConnaJssances nbcessaires normalement acquises par I'obtention du
dipl(~me d'6tudes secondaires, et I'achbvement de cours de formation
suppl~mentaires li6s ~ I'emploi, ou une annie d'un diplOme deceme par
un Coll~ge communautaire, ou I'~quivalent. Les fonctions du poste
n~cessitent la capacit~ de mettre en pratique des connaissances
sp~ciatis~es.
Le synclicat pretend que la capacite de col~duire un chariot ~t~vateur, requise par le
FDT, doit ~tre consid~r~e comme une connaissance sp~cialis~e au sens de la demi~re
phrase du niveau 4. En outre, plusieurs cours sont bnum~rbs sous le titre d'exp~dence
comme n~cessaJres pour combler les exigences du poste, p. ex. des connaissances de
base de la micro-informatique (SICOB, ROSS, Lotus Notes), la certification SIMDUT (un
5
atout), la certification en matibre de manipulation et d'entreposage des bonbonnes de
gaz propane. Le Coll~ge constate que ces tours de certification ne dure qu'une demi-
joum~e au plus.
En outre, I'employeur cite les postes comparateurs du niveau 4, y compds celui de
m~canicien ou mbcanicienne de machines fixes A, et cite le remarque aux bvaluatdces
et ~valuateurs ~ la page 7 de la section VII du Manuel d'6valuation que le niveau 4 doit
~tre accord6, notamment, dans le cas des postes de charpentier et de soudeur.
Je reconnais que la connaissance n~cessaire pour conduire un chariot-blbvateur est
sp6cialisbe. Nbanmoins, la sp6cialisation est relative aux postes comparateurs ~ chaque
niveau. Au niveau 4, les auteurs du systSme auraient voulu indiquer un niveau de
sp~cialisation correspondant aux m6caniciens de machines fixes ou aux mbtiers
spScialis~s comme des charpentiers. Compte tenu de ces comparateurs, je tiens le
niveau de spbcialisation du niveau 4 pour plus ~l~v~ que celui du poste en question, et
le niveau actuel plus approprib, cela vu dans le contexte du systbme.
ii. Facteur 3 - Complexitd
Ce facteur mesure les exigences conceptuelles du poste. L'employeur a attdbu~ le
niveau 2 au poste, alors que le syndicat r~clame le niveau 4. Les crit~res du niveau 2
sont les suivants:
Les fonctions du poste n~cessitent I'ex8cution de taches particulibres
comportant des ~tapes, des mbthodes ou des pmcessus reli~s.
Les critbres de niveau 4 sont les suivants:
Les fonctions du poste n6cessitent I'exbcution de t~ches vadbes, peu
courantes et complexes comportant diff6rents processus ou m~thodes
non reli6s.
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Entre les deux, se trouve le niveau 3, dont les critbres sont les suivants:
Les fonctions du poste n~cessitent I'exbcution de diverses t~ches
courantes complexes comportant differents processus ou m~thodes non
reli~s.
Quand on se concentre sur les taches de base, c.-a.-d, la r~ception et
t'expbdition de marchandises et de colis et sur les t~ches li~es aux ressources
physiques, p. ex. les rbparations mineures, j'estime que le niveau 2 est
appropdb. ~, I'audience, on a entendu des exemples de t~ches n~cessitant une
grande attention au dbtail, comme la livraison de divers types de gaz. II a aussi
bt~ question de la diversit~ et du volume des taches du poste. Mais, les taches
pdses une ~ la lois ne sont pas complexes en elles-m~mes. Le fait qu'il peut
~tre un d~fi de les g~rer toutes ne les rend pas complexes dans le sens du
facteur d'~valuation.
De plus, les postes comparateurs indiquent que le niveau 4 s'applique au poste
de programmeur qui exigerait un niveau de complexit~ assez different qu~ celui
du poste en question ici.
En consbquence, je confirme la cotation en place pour ce facteur.
iii. Facteur 4 - Ju.qement
Ce facteur mesure I'autonomie de jugement et la capacitb de rbsoudre des probl~mes
necessaires pour remplir les l'onctions inl~rentes du po~ie. Le niveau d~sir~ par le
syndicat est le niveau 4, alors que le Coll~ge I'a cotb niveau 2. Les niveaux 2 ~ 4 sont
dbfinis comme suit:
2. Les fonctions du poste n~cessitent un certain jugement ou choix
d'action dans certaines limites. La r~solution des probl~mes exige une
certaine analyse.
3. Les fonctions du poste nScessitent un degrb mod~r8 de jugement. La
r6solution des probl~mes exige la capacit6 d'Stablir et de d6composer les
faits et les ~16ments de la situation problbmatique.
4. Les fonctions du poste n~cessitent un degr~ apprbciable de jugement.
La r~solution des problbmes exige la capacitb de traiter divers probl~mes,
questions ou solutiori~ cla~iqtJe~ avec des techniques d'analyse
6tablies.
Encore une fois, les postes comparateurs servent de point de r6f6rence, pour
s'assurer de I'application uniforme, autant que possible, du systbme appliqub aux
divers postes. Ici, par exemple, se trouvent au niveau 4 les infirmiers qui doivent
juger des problbmes parfois tr~s critiques. Au niveau 3, il y a les secr~taires et
les gardiens de s~curitS. Au niveau 2, on precise que les commis aux
approvisionnements B et C servent de comparateurs, de mSme que les commis
gbn~raux B et les techniciens A.
Je suis persuadse que le niveau 4 vise les postes nbcessitant des jugement plus
complexes que ceux qui sont requis par les exigences de base du poste en
question. A la lumi~re des faits et des exemples prbsentbs, il est difficile a choisir
entre les niveaux 2 et 3. En fin d'analyse, le fait que les pos/es comparateurs
font par'de du syst6me d'6valuation et que les auteurs ont identifib le commis aux
approvisionnements C comme appartenant spbcifiquement au niveau 2,
m'am6ne ~ la conclusion qu'il faut confirmer la cote actuelle.
iv. Facteur 5 - Capacit¢s motdces
Le syndicat r~clame le niveau 3c:
Mouvements moteurs fins complexes nScessitant un degrb appr&ciable
de dexterit6, de coordination et de pr6cision. La vitesse est une exigence
secondaire. (31 -60 % du temps)
Le Coll6ge a accord6 le niveau 3 B:
Mouvements moteurs fins non complexes n~cessitant une certaine
dextbrit~, coordination et prbcision. ($1 - 60 % du temps)
Le syndicat raisonne que les mouvements n~cessaires au poste sont complexes, et il
cite comme exemple la manipulation des outils, la conduite du chadot ~l~vateur et le
d~placement des boites. Par contre, I'employeur qualifie les mouvements ~ faire pour la
manutention de bootes, par exemple, de non complexes. Ici, le temps que le titulaire doit
passer ~ effectuer des mouvements complexes est un ~lbment important. II me semble
que les mouvements moteurs fins et complexes qui sont des exigences du poste servent
~ I'ex~cution de taches, comme les rbparations mineures, lesquelles ne se trouvent pas
dans 31 p. 100 des taches, selon la preuve. La plupart des taches sont comprises dans
la manutention de mobilier qui, d'apr&s moi, n~cessite des mouvements fins, mais non
complexes. Les mouvements moteurs qui doivent ~tre faits pour conduire un chariot
~lbvateur peuvent ~tre compares aux exigences du poste comparateur du niveau actuel,
soit celui de conducteur d'autobus. Je confirme le cotation au niveau 3B.
v. Facteur 7 - Exfqences sensorielles
Ce facteur vise ~ mesurer I'bnergie mentale requise pour ex, cuter des taches. La
position de I'employeur est que le niveau 2 s'applique, alors que le syndicat est d'avis
que ce devrait etre plutbt un niveau 3. Les deux positions se lisent comme suit:
2. Les fonctions du poste n~cessitent, sur les plans visuel, auditif ou
sensodel, une ~nergie mentale moyenne et, occasionnellement, une
attention particuli~re aux dbtails et A la precision du travail.
ou
Les fonctions du poste nbcessitent, sur les plans visuel, auditif ou
sen$oriel, une grande ~nergie rnentale ~t, p~.d~3diquement, une attention
particuli~re aux d6tails et a la pr6cision du travail.
3. Les fonctions du poste nbcessitent, sur les plans visuel, auditif ou
sensoriel, une bnergie mentale moyenne et, fr~quemment, une attention
particuli~re aux dbtails et A la prbcision du travail
OU
Les fonctions du poste n~cessitent, sur les plans visuel, auditif ou
sensodel, une grande 6nergie mentale et, occasionnellement, une
attention particuli6re aux d6tails et ~5 la pr6cision du travail.
OU
Les fonctions du poste n6cessitent, sur les plans visuel, auditif ou
sensoriel, une 6nergie mentale intense et, pbdodiquement, une attention
particuli~re aux d~tails et ~ la precision du travail.
Le syndicat fait reference ~ I'bnoncb du FDT suivant:
Les fonctions du poste n~cessitent, sur les plans visuel, auditif ou
sensodel, une ~nergie mentale moyenne et, fr~,quemment, une attention
particuli6re aux d~tails et ~ la pr8cision du travail,
et il pretend qu'il corresponde au niveau 3 au lieu du niveau 2. Je suis d'accord: le
libellb est identique ,~ celui du niveau 3.
Par consequent, 8tant donn8 que le FDT est le document de base, et sur ce point, qu'il
n'est pas contest~, la demande du syndicat est accord~e. M~me si, d'aprSs
I'employeur, les postes comparateurs ne sont pas au mSme niveau que le poste dont il
est question ici, le syst~me requiert qu'on se base sur le libell~ du FDT.
J'ai examin~ ici, et plus bas, la soumission g6nsrale de I'employeur voulant que
ce poste ne soit pas au niveau m6me du commis aux approvisionnements C, et
que tous les r6sultats de I'analyse des facteurs doivent 6tre vus dans ce
contexte. N~anmoins, le syst~me d'6valuation requiert qu'on se fie sur le FDT,
et quand les ~nonc6s du FDT correspondent a la description des niveaux plus
818vSs, il faut le reconna~trc.
10
vi. Facteur 9 -Autonomie al'action
II faut souligner ici que le processus d'evaluation s'applique au poste et pas ~ la
personne titulaire de ce poste a un moment donne. De toute evidence, M. Paquette fait
montre al'initiative exceptionhelle et effectue son travail avec une autonomie assez large
en raison de son experience et de sa competence. Neanmoins, la question du jour
porte surtout sur les exigences du poste et non pas sur les qualites du titulaire.
Les criteres lies au niveau 3, cote par le Coll~ge et les critbres li~s au niveau 4, voulu
par le syndicat, se lisent comme suit:
3. Les fonctions du poste doivent ~tre remplies conformement A des
procedures generales et a des pratJques passees, sous supervision
perJodique, le-la superviseur-e faisant des observations ou des
verifications ~ I'occasJon. II y a un autonomie d'action relative.
4. Les fonctions du poste doivent ~tre remplies conform~ment a des
procedures et ~ des pratiques passees, qui peuvent 6tre adaptees ou
modifiees en fonction de situations ou de problemes particuliers. II y a
une grande autonomJe d'actJon, le-la supervjseur-e faisant des
observations ou des verifications sur clemande.
La preuve d~montre qu'il y a des elements des deux niveaux dans les exigences de ce
poste. Par exemple, les t,~ches principales sont bien encadrees dans les pratiques
pass,es, mais il y a des situations atypiques qui peuvent ardver. La plupart du temps, le
titulaire ne cherche pas I'avis de son superviseur parce qu'il sait quoi faire. Neanmoins,
le FDT prevoit la v~rificafion des t~ches par le superviseur ou la superviseure (au point
9.3 du FDT). Ce n'est pas uniquement sur demande comme c'est le cas pour le niveau
4.
Quant au niveau 3, I'id~e-cl~ est que I'autonomie d~action est relative, mots qui refl~tent
le libell~ du point 9.1 du FDT. Pour ce qui est du niveau 4, un poste qui se trouve
classifi~ a ce niveau aurait << une grande autonomie d'action )). Je trouve, si on separe
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les talents de M. Paquette des exigences de base du poste, que I'id~e d'une autonomie
relative est plus appropri~e. Je confirme le niveau 3.
vii. Facteur 10 - Communicbtions
La partie syndicale r~clame le niveau 2 et le Collbge, le niveau 1. Ces niveaux se
d~crivent comme suit:
1. Les fonctions du poste n6cessitent de communiquer r6guli~rement
pour foumir, bchanger des faits ou des renseignements, ou en discuter. II
est nbcessaire de faire preuve de courtoisie et d'entretenir des relations
de travail et interpersonnelles normales.
2. Les fonctions du poste nbcessitent de communiquer pour expliquer,
~laircir et interprSter ~ fond des donnbes ou des renseignements, II peut
~tre n6cessaire de faire preuve d'empathie et de compr6hension pour
autrui afin de traiter des probl~mes et des plaintes. De temps ~ autre, il
faut s'occuper de renseignements confidentiels dont la divulgation
entra~nerait peu de conssquences.
,&, la page 15 du m~moire de I'employeur, il est reconnu que le niveau 2 exig~ par le
syndic, at est attribu~ ~ des postes tels que Commis aux approvisionnements C, mais le
Collage pretend n~anmoins que ce ri'est pas appropri~ de I'accorder ici parce que les
t.~ches du poste sont pour la plupart celles du poste de Commis aux
approvisionnements A et B. En revanche, le libellb du FDT pour ce poste correspond
exactement au niveau 2. Pour respecter les cdt~res du systbme, les deux doivent
fonctionner ensemble. Le niveau 2 est accordS.
viii. Facteur 11 - Resl~onsabilit~ des d¢cisions et des actes
Ce facteur permet de mesurer les r~percussions sur les relations internes et externes,
I'importance de la responsabilit6 de la gestion de I'information, des dossiers, de
I'bquipement et d'autres biens, ainsi que les consequences des dScisions ou des actes.
Le Coll~ge juge appropfib le niveau 2 qui se tit comme suit:
12
Les d~cisions ou les acres ent un effet limit6 sur I'organisation. Les
erreurs sont d~celbes rapidement et facilement, peuvent n'entrainer que
peu d'embarras ou de confusion, et peuvent ~tre rectifibes ~ peu de frais.
Le syndicat rbclame le niveau 3, dont le libellb est le suivant:
Les d6cisions ou les'acres ont un effet moyen sur I'organisation. Les
erreurs sont habituellement d6cel~es apres v~rification et peuvent
dbranger le cours du travail, occasionner une r~pbtition des t~ches ou
entrainer un gaspillage limitb des ressources.
Le FDT ne prbcise pas la port6e de I'effet sur rorganisation prbvu. II dit simplement que,
<< les d~cisions ou les actes ont un effet sur I'organisation )). II y a des exemples
~numbrbs dans le FDT qui correspondent mieux au sens du niveau 3 qu'a celui du
niveau 2. II cite la possibiliitb du dblai dans la formation des apprenants, des dangers
physiques et des pertes mon~taires parfois ~lev~es qui peuvent d~couler des erreurs du
titulaire du poste. De plus, en ce qui conceme les postes comparateurs, par exemple, il
semble peu probable que le poste d'ouvder d'entretien ou d'opbrateur de mat~riet de
reprographie alt un impact plus important que celui du poste en question. En
cons6quence, j'acquiesce ~ la demande du syndicat et accorde le niveau 3 pour ce
demier facteur en litige.
Le rbsultat de mort analyse ci-dessus me permet de confirmer qu'il n'y a pas de
changement a la cotatJon pour ce quJ est des facteurs de formation, de
complexitb, de jugement, de capacitbs motdces et d'autonomie d'action. Je
consens aux changements demand6s par le syndicat en ce qui a trait aux
facteurs li~s aux exigences sensorielles, ~, la communication et ~ la
responsabilitb des dbcisions et des actes. L'effet qui en d~coule est une hausse
a 419 du nombre total de points, ce qui correspond a la tranche salariale 6.
Selon les directives du Manuel et du Comitb, ce r~sultat fait que le poste doit ~tre
13
considbr~ comme atypique, parce que la tranche salariale usuelle pour les
commis aux approvisionnements C correspond ~ 5.
Pour les motifs que je viens'de citer, le gdef est accueilli en partie. M. Paquette
doit ~tre reclassifi6 au poste atypique de commis aux approvisionnements,
tranche salariale 6. La feuille d'arbitrage se trouve en annexe de la pr6sente
sentence.
L'employeur doit rajuster le salaire de M. Paquette avec retroactivit~ en date du
gdef, soit le 14 juin 2000.
Je reste saisie de cette affaire-ci au cas ok je devrais trancher toute question
pouvant d~couler de la pr~sente sentence arbitrale.
Fait le 5 novembre 2001.
Kathle n~~ I~
Arbitre undue
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FEUILLE D'ARBITRAGE - CLASSIFICATION DES POSTES DU PERSONNEL DE SOUTIEN
Collbge: Boreal Titulaire: Jean Paauette Superviseur-e: Lucie Eide
2,1assification actuelle: Commis aux approvisionnements et tranche salariale actuelle: 5
Famille d'emplois et tranche salariale demand6es par le-la plaignant-e: Aqent de soutien A - tranche salariale 8
1. Formulaire de description des t~ches ci-joint.
2. V Les parties sont d'accord a. vec le contenu du formulaire de description des taches ci-joint.
OU
[] Le syndicat n'est pas d'accord avec le contenu du formulaire de description des t~.ches ci-joint.
Les d~tails sp~cifiques de ce dSsaccord sont comme suit:
Veuillez vous rbf~rer au m~moire
(Utiliser le verso au besoin)
SENTENCE
ARBITRALE
FACTEURS PARTIE PATRONALE PARTIE SYNDICALE ARBITRE
Niveau Points Niveau Points Niveau Points
1. Formation/connaissances techniques 3 52 4 71 3 52
2. Experience ~ 32 3 32 3 3 2
3. Complexit~ ,~, 25 4 58 Z Z5
4. Jugement 2 30 4 66 2 30
5. Capacitbs motrices 3b 13 3c 25 36 13
3. Exigence physique 4 39 4 39 4 39
7. Exigence sensorielle 2 16 3 28 3 28
8. Tension caus~e par la pression, les 2 16 2 16
2 16
e×igc, nces et les 8ch~ances de travail
9. Autonomie d'action 3 33 4 46 3 33
10. Communications/contacts I 16 2 52 :2. 5 2
11. Responsabilit~ des dScisions et 2 26 3 44 3 44
des aotes
12. Milieu de travail 3 55 3 55 3 5 5
6 419
TRANCHE SALARIALE/TORAL DES 5 353 8 ,532
POINTS
CLASSIFICATION DU POSTE Commis aux Agent de soutien A Corem± s aux
approvisionnements C approvi s ionnement s
AT
CI-INCLUS LES SOUMISSIONS DU: V Syndicat V Coll~ge
POUR LE SYNDICAT POUR LE COLLEGE
(Plaignant-e) (Date) ' (Reprbsentant-e du college) ¢ (Date)
(Repr~sentant~e du eyndicat) (Date)
RI~SEBV¢: A L'USAGE.BE L'ARBITRE ·
(Signature de I'arbitre) (Date de I'audience) (Date de la sentence arbitrate)