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HomeMy WebLinkAboutPaquette 05-06-17 . ,. 1 ARBITRAGE Entre Le Syndicat des employees et employes de la fonction publique de l'Ontario, section locale 672 et Le College Boreal Grief de Jean Paquette Comparutions: Pour Ie Syndicat - Kim Patenaude-Lepage Pour Ie College - Georges Vuicic Devant: Un Conseil d'arbitrage compose de Louis M. Tenace (president) Pierre Martin - Representant syndical Rene St. Onge - Representant du College Audiences it. Sudbury, Ontario, les 1,2 et 3 juin, 2005. d-003-0G7)- OOc?l 2 DECISION Le plaignant, M. Jean Paquette, a lance un griefle 25 aout, 2003 alleguant que Ie College Boreal avait contrevenu les articles 2.1 et 13.1 de la convention collective entre Le conseil Ontarien des affaires collegiales pour les colleges d' arts appliques et de technologies de r Ontario et Ie Syndicat des employees et employes de la fonction publique de l'Ontario pour Ie personnel de soutien avec une date d'expiration du 31 aout, 2003. Les deux articles sont reproduits ci-dessous: L'article 2.1 (Ingerence) Les colleges et Ie syndicat conviennent de ne pratiquer eux-memes et de ne tolerer de la part de leurs representantes et leurs representants ni de leurs membres aucune intimidation, discrimination, ingerence, restriction ou coercion it l'egard d'une employee ou d'un employe dufait qu 'elle ou il est syndique ou non, ou qu 'elle ou il participe activement ou non au syndicat. L'article 13.1 (Loi sur la sante et la securite) Les parties reconnaissent I 'application de la Loi sur la sante et la securite au travail. M. Paquette allegue qu'il a ete victime de harcelement et discrimination et d'intimidation et d'ingerence de la part du College en raison de son role comme representant syndical sur Ie Comite de sante et securite. Comme mesure corrective, M. Paquette demande: une declaration que Ie College a enfreint les articles 2.1 et 13.1 de la convention collective; qu'il soit remis dans Ie paste qu'il occupait avant 2003; une ordonnance au College de mettre fin it ces pratiques; et que Ie College s'excuse de sa conduite. L'audience du grief a ete prevue pour Ie 5 janvier, 2005 mais l'audience a ete annulee parce que la partie patronale avait souleve une objection preliminaire quant it la recevabilite du grief alleguant que Ie grief a ete soumis hors delai. Consequemment, les parties ant convenu it preceder it I' argumentation de cette objection par voie de representations ecrites. Ces representations ecrites ant etes reyues, etudiees et discutees par les membres du conseil d'arbitrage et Ie conseil a juge qu' il etait necessaire d' entendre la preuve des personnes impliquees avant de rendre sa decision. Subsequemment, la partie patronale a retire l'objection preliminaire et nous avons pro cede it la preuve quant au fond du griefles 1,2 et 3 juin, 2005. Jean Paquette est un employe du College Boreal depuis 1997 au il a ete embauche it temps partiel comme commis general et, depuis 1998, it temps plein comme receveur et expediteur. Avant ceci, il avait ete employe pour cinq ans au College Cambrian it Sudbury ou il comblait plus au moins les memes fonctions. En septembre 2001, il est devenu membre du Comite de sante et securite. II a temoigne qu'il voulait devenir membre de ce comite parce qu'il voyait des choses importantes it faire avec ce comite et qu'il y avait des situations possiblement dangereuses qui pourraient etre ameliorees pour la sante et la securite 3 des employes, des etudiants et des visiteurs. Le comite avait six membres, dont trois etaient employes syndiques du groupe de personnel de soutien, et se rencontrait au moins quatre fois par annee. Selon M. Paquette, il a fait plusieurs interventions et recommandations et ceci a cree des tensions et des conflits avec ses collegues et ses superviseurs. M. Paquette a decrit quelques exemples ou occasions qui, a son avis, appuient ses allegations. Un de ces exemples concerne la pente du chemin du College qui mene aux portes de Reception et Expedition ou se trouve la zone de dechargement ou M. Paquette travaillait une partie du temps. Selon ce dernier, la pente etait trop raide et cela posait une situation dangereuse pour decharger les camions, surtout en hiver quand la route etait couverte de glace. De plus, il y avait des occasions ou des conducteurs de carnions faisaient de la vitesse tout pres de d'autres camions qu'on dechargeait avec un chariot a fourche. M. Paquette avait fait un Rapport d'enquete avec des photos (Piece No.6). Pour repondre aux inquietudes de M. Paquette, Ie College a fait les changements suivants (Piece No.8): "- Un 'fork lift' avec une suspension arriere speciale pour aider dans les cotes. - Un 'upgrade' de pneu pour Ie 'fork lift'. - Des miroirs additionnels pour Ie 'fork lift' pour aider a la vue du conducteur. - Une lumiere d'attention qui annonce la presence du 'fork lift'. - Des chaines pour aider a la traction. - Des extensions de fourches pour aider au dechargement. - Des cones de signalisations orange pour devier la circulation. - La zone de dechargement est deneigee, salee et sablee en premier lieu Ie matin et maintenue toute la journee. - Le toit du 'bunker' a ete eleve et on a ajoute une grande porte pour aider au dechargement en temps de tempete en hiver. Ce projet etait pour aider au dechargement et aider notre entreposage. Le carnion peut reculer a la porte et nous pouvons decharger dans Ie garage sans Ie quitter et ensuite apporter les palettes dans Ie college." Quant a la "pente", Ie College lui a fait savoir que Ie College a ete bati sur une colline et qu'il n'y avait rien a faire. Tout de meme, la "pente" de 6% etait conforme aux reglements de la Ville de Sudbury pour de telles routes. Malgre ces efforts, M. Paquette insiste que la situation demeure toujours dangereuse. Un deuxieme exemple offert par M. Paquette decrit un incident concernant un chef de departement qui a demande a M. Paquette de trouver une solution pour que cette personne puisse eviter de se pencher pour ouvrir la porte d'un petit refrigerateur. M. Paquette lui a offert un meuble qui a fait l'affaire. Un . peu plus tard, il a revu un courriel de son superviseur, M. Maurice Rancourt, lui demandant de ne plus faire "des reparations ou des modifications dans Ie colh~ge" sans les avoir discutees avec celui-ci avant d'entreprendre des travaux (piece No. 16). M. Paquette a interprete ce courriel comme un reproche de son travail et Ie qualifie de harcelement, cw..el~ue chose qui l' a beaucoup blesse. De sa part, M. Rancourt a temoigne que Ie courriel n' etait pas un reproche. La salle en question etait tres petite et il y avait deja des problemes avec d'autres pieces d'equipement et il voulait tout simplement etablir des methodes de travail plus efficaces. De plus, cet endroit n'etait pas seulement un bureau. Toutes sortes de choses arrivaient dans ce "bureau" et les 4 contracteurs y laissaient souvent leurs affaires et pieces d' equipement. Un autre "incident" etait relie au travail de M. Paquette dans son role de membre du comite de sante et securite. n y avait une reunion du comite et M. Paquette voulait partir pour y participer. M. Rancourt lui a demande de trier Ie courrier avant de partir. M. Paquette pretend qu'on lui a emp€khe d'accomplir ses taches comme membre du comite. Selon M. Rancourt, il etait tres important que Ie courrier soit trie avant que M. Paquette parte. N eanmoins, M. Paquette a fait son travail et il a participe a la reunion. Selon M. Rancourt, M. Paquette n' a jamais manque une seule reunion du comite de sante et travail. Un "incident" majeur, selon M. Paquette, s' est produit lorsqu' on a change son lieu de travail. Son nouveau bureau etait de deux ou trois minutes de marche de la section Reception et Expedition. II est toujours demande aux deux endroits et il court entre les deux. II trouve que cela constitue du harcelement. De plus, l'endroit ou se trouve Reception et Expedition (le garage) est un espace qui est froid en liver (les portes sont ouvertes souvent) et il y a beaucoup d'odeurs et de salete. De sa part, Ie College maintient que M. Paquette ne passe pas trop de temps a la Reception et Expedition. II faut etre la seulement quand il y des biens qui arrivent ou qui sont a expedier. C'est une situation totalement normale que Ie garage soit froid en liver quand les portes sont ouvertes mais c'est toujours d'une courte duree. II y a quelques odeurs mais il faut realiser que ce n' est pas un bureau. M. Paquette se plaint aussi que Ie College a modifie son formulaire de description de taches (FDT) avec Ie resultat qu'on lui avait enleve quelques taches et ajoute d'autres. Cependant, Ie niveau et la classification de son poste demeurent les memes. Le College maintient que la restructurationlreorganisation des taches/revue des FDT dans Ie Service des ressources financieres touche tous les membres de l'unite. M.Paquette n'est pas Ie seul employe dont les taches et Ie lieu de travail ont ete changes (Piece No.3). II y avait deux ou trois autres "incidents" dont M. Paquette s'est plaint mais ce n'est pas necessaire de les recapituler au sens de cette decision. Le fardeau de la preuve tombe sur Ie plaignant. Les allegations sont serieuses et doivent etre corroborees. Le plaignant a cite des incidents ou il se sentait parfois vise et meme moque par ses collegues mais, respectueusement, il n' a pas offert aucune preuve concrete ou corroboration de cela. Sans doute, c'etait sa perception des evenements et pour lui c'etait reel. Pourtant, de telles choses en elles-memes ne constituent pas necessairement de l'intimidation ou du harcelement. C'est aussi possible, tout simplement, qu'il y avait des conflits de personnalite entre les individus. II est a noter que M. Paquette n' a jamais rec;u d' avis ou de sanction disciplinaire de son superviseur ou du College. Les lettres ou les courriels qu'il a rec;us ne constituent pas des mesures disciplinaires. Quant a l'allegation que M. Paquette a ete empeche d'accomplir ses taches comme membre du comite de sante et securite, cette affirmation n' est pas corroboree par les faits. Au contraire, la preuve a etabli que M. Paquette n'ajamais manque une seule reunion du comite de sante et securite et aussi qu'il y etait un participant assidu et zele. Le conseil d'arbitrage se prononce a l'unanimite qu'il n'y a aucune preuve d'intimidation, de discrimination, d'ingerence, de restriction ou de coercion de la part du College ou de ses superviseurs a 5 l' egard de M. Paquette. De plus, il n'y a aucune preuve que Ie College a enfreint l' article 13.1 (Loi sur la sante et la securite) de la convention collective. II est malheureux que M. Paquette se sente vise et harcele. II prenait son travail cornme membre du cornite de sante et securite tres au serieux. Ce n' est pas un defaut. II nous parait sincere et devoue. Parfois, selon Ie temoignage, nous trouvons que M. Paquette s' est peut-etre aliene de ses colIegues a cause de son insistance sur des choses ou des problemes qu'eux ne consideraient pas cornme de vrais problemes ni des lacunes d'une importance capitale. C'est sur egalement, selon Ie temoignage, qu'il y a eu quelques malentendus entre M. Paquette et ses superviseurs. Le conseil d'arbitrage a constate que les allegations n'ont pas etes prouvees. Nous avons etudie la jurisprudence sournise par les parties et bien que nous ne sornmes pas en desaccord avec Ie raisonnement, nous constatons que nous ne voyons pas la necessite de s'y referer pour fins de cette decision. Le grief est donc rejete. A la fin de l'audience, Ie College a affirme gratuitement qu'il serait pret a entreprendre des mesures pour essayer d'arneliorer la froideur qui semble exister entre M. Paquette et ses collegues et aussi a examiner a nouveau ses lieux de travail. Ce geste nous semble sincere. Nous croyons qu'il menera loin dans Ie cherninement vers la resolution de ce conflit. ~. Sign. a Ottawa Ie /1 r I J ~ Louis M. Tenjje ~ ;;:;;::p Rene St. Onge